2021 L’odyssée de l’espèce | Test & Avis

Je vous présente 2021 L’Odyssée de l’espèce, un LDVELH (Livre dont vous êtes le héros) qui va nous plonger dans les mystères de l’Évolution. Ce livre-jeu nous est proposé par Édouard Chuto, enseignant de SVT le jour et auteur de livres-jeux la nuit (une bien étrange créature, donc). Je vous donne mon avis sur 2021 L’Odyssée de l’espèce, un livre-jeu un peu déjanté, mais pas que… 🐒🦖👨‍🔬

2021 L’Odyssée de l’espèce : Présentation de ce livre dont vous êtes le héros

J’espère que vous vous souvenez de vos cours de SVT du collège ! Cela pourra vous être d’une grande aide…

L’objectif de ce livre-jeu : nous faire comprendre le miracle de l’Évolution des espèces depuis le tout premier organisme unicellulaire, en nous faisant marrer. Car oui, ce livre dont vous êtes le héros n’est pas tout à fait comme les autres, vous allez sourire souvent. Je vous préviens tout de suite, votre second degré sera votre meilleure arme. En effet, j’ai fait l’erreur de ne pas assez prendre en compte cette information et je me suis bêtement frustrée. Mais je vous en parle plus bas.

Au fil de votre aventure, vous incarnez différents réceptacles aux capacités adaptées à votre condition. Vous commencez donc votre vie sur Terre dans un organisme unicellulaire. Autant vous dire que vous n’allez pas faire long feu. À moins que…

Édouard Chuto

Aurore Donnart

Auto-édition

Ça vous dit de vous transformer en trilobite ? Comment ça, vous ne savez pas ce que c’est ? Je vous conseille de corriger vos lacunes tout de suite…

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Mécanique et caractéristiques

2021 L’Odyssée de l’espèce est un livre dont vous êtes le héros. Si vous ne connaissez pas ce format (quoi ?), je vous invite à découvrir mon lexique spécial livres-jeux pour y voir plus clair. Comme dans tout roman en arborescence, vous aurez des choix à opérer, des combats à mener, une feuille d’aventure à remplir et de nombreux chapitres à lire.

Tout au long de votre aventure, vous incarnez des êtres vivants correspondants aux différentes phases de l’Évolution, jusqu’à vous retrouver dans le corps d’un être humain (et pas n’importe lequel). Chaque réceptacle possède des compétences que vous reportez sur votre feuille d’aventure : END (endurance), ATK (attaque), AGI (agilité), INT (intelligence), CHA (chance).

4 modes de difficulté sont proposés :

• Fortnite : vies illimitées, aides illimitées, tentatives de combat illimitées, etc. Conseillé pour les débutants ;
• Dora l’exploratrice : 10 vies et 5 aides possibles ;
• Iron Man : 5 vies, 2 aides, conseillé à ceux qui ont déjà fini le livre une fois et qui veulent plus de challenge ;
• Berzerk : 0 vie, pas d’aide, mort définitive.

Mes remarques : c’est tout naturellement que je me tourne vers le mode Dora l’exploratrice qui, finalement, me semble être le seul mode de difficulté qu’on est tenté de prendre. Le mode Iron Man est conseillé pour ceux qui ont déjà fini le livre une première fois, mais étant donné qu’il n’y a qu’une seule fin possible et que les choix nous ramènent toujours sur la voie principale, je ne considère pas que ce livre soit rejouable une seconde fois. Personne ne choisira le mode Berzerk à sa première lecture (enfin, je crois 😅). Quant au mode Fortnite, pourquoi pas, mais sans aucun challenge, à quoi bon ? Autant tricher… 😂

MÉCANIQUE

LDVELH (Livre dont vous êtes le héros), choix, combats, D6

ÂGE CONSEILLÉ

Ados/Adultes

DURÉE DE VIE

5 à 6 heures de lecture-jeu

REJOUABILITÉ

Faible

De quoi avez-vous besoin pour jouer ?

• Votre feuille d’aventure ;
• un crayon ;
• un dé à 6 faces ;
• une feuille supplémentaire pour noter les chapitres parcourus ainsi que vos combats.

La feuille d’aventure, la feuille d’enchaînement des chapitres et les cases de rencontres avec vos adversaires sont fournies dans le livre. Vous pouvez les utiliser, les photocopier ou les reproduire sur des feuilles vierges.

Les règles du jeu sont expliquées clairement et en détail au début de votre aventure. Vous y trouverez le fonctionnement des combats que vous mènerez au dé.

Une IA vous suit et vous apporte des infos scientifiques sur la période dans laquelle vous vous trouvez et sur le milieu naturel traversé. Quelle bonne idée ! Cela ajoute de l’immersion et au passage, nous gratifie de quelques informations intéressantes.

Autre très bonne idée : À la fin de l’ouvrage, vous trouverez un lexique de certains termes scientifiques utilisés dans le livre. Pas utile pour le jeu en soi, mais fort intéressant pour notre culture générale. Comme le livre est hyper thématisé, cela permet à n’importe qui de se lancer. Chaque définition renvoie au chapitre d’où provient le mot, afin d’éviter de perdre votre page, c’est bien pratique !

⚠️ Sauf erreur de ma part, le chapitre 19 est mentionné comme étant la solution du chapitre 71, mais c’est également la solution du chapitre 129. Selon les choix, les 2 chapitres permettent d’attendre le 19. Cela peut donc induire en erreur lorsqu’on arrive du 129.

Mon avis sur 2021 L’Odyssée de l’espèce

Vous savez quoi ? Je crois qu’Édouard Chuto m’a réconciliée avec les sciences. Il faut dire que mes enseignants de SVT et physique-chimie du collège n’étaient manifestement pas intéressés par le fait de partager leur passion (étaient-ils seulement passionnés ?).
Je comprends que ce ne soit pas toujours facile d’enseigner à des bulots au regard vitreux, mais vraiment, je détestais ces matières et n’en voyais vraiment pas l’intérêt (à tort, évidemment).

Tout ça pour dire que je me suis bien amusée. Et j’ai trouvé ça très intéressant et immersif (j’ai senti l’amour du trilobite monter en moi).

Mon avis sur 2021 L’Odyssée de l’espèce est globalement très positif, la thématique m’a sorti de ma zone de confort, et c’est très bien d’être un peu bousculé parfois. Je termine mon épopée (sans tricher !) avec 1 dernière vie restante sur les 10 de départ. L’aventure mérite d’être vécue !

C’est très bien écrit, c’est fluide et captivant. Comme il s’agit d’un livre en auto-édition, sans une équipe de professionnels en relecture-correction, game design, etc., c’est normal qu’il soit plus difficile d’avoir une édition parfaite entre les mains. Et malheureusement, j’ai déjà eu à lire des romans auto-édités désastreux sur la forme. Je dois reconnaître que dans 2021 L’Odyssée de l’espèce, un grand soin a été apporté non seulement au travail d’écriture, mais aussi à la relecture.
Il reste toutefois quelques coquilles de typographie (que vous ne remarquerez probablement pas), mais que voulez-vous, mon œil de sniper ne laisse de répit à aucun texte. 🤓

Enfin, je me suis posé la question si sur les formats auto-édités chez Amazon il était possible de gérer la pagination. Car, en effet, les pages sont numérotées du début à la fin. Or, dans un roman en arborescence, seules les pages de points de règles et de contexte doivent être numérotées. Pour le reste, ce sont les numéros des paragraphes qui font le job. Cela peut parfois porter à confusion.

Edit : L’auteur m’a fait part du fait qu’il a corrigé ce point. Les numéros des pages ont donc été enlevés.

Quelques remarques personnelles diverses (game design et ambiance)

On est ici sur un format souvent gratuitement punitif. Je m’explique. Si vous avez laissé votre second degré au placard et que vous voulez jouer la gagne, il y a des chances que vous passiez à côté de ce livre-jeu.
Mais vous êtes prévenu, et ce, dès la première page.

Alors ? Partant pour aller combattre le mammouth ? Trouverez-vous son point faible ? Ou bien est-ce vous, le faible de l’histoire ?

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Par exemple, au chapitre 76, un petit quiz vous est proposé. Si vous avez été assidu tout au long de l’aventure, vous devriez désormais connaître les bonnes réponses. Bon, voyez, je m’applique à bien répondre, en mode première de la classe, le doigt levé, le 20/20 pour objectif.
Eh bien, pas de chance ma vieille, tu as tellement satisfait le big boss en face de toi en ayant donné toutes les bonnes réponses, qu’il t’a kill instantanément.
Aouch. J’étais fâchée, déçue, désabusée, blessée dans mon ego de winneuse, j’ai pleuré, jeté le livre par la fenêtre, fait un feu de joie pour brûler tout ce que j’avais sous la main.

Et puis, je me suis souvenue : « autodérision et second degré » (du coup, je n’ai rien brûlé).

Autre point, plus relatif au game design : au chapitre 49, je me suis retrouvée bien embêtée. On me demande quelle mutation j’avais choisie lors de la création de mon avatar actuel, en l’occurrence le Pachycephalosaurus. J’avais choisi la mutation A qui offre un bonus d’endurance. Je me rends au chapitre correspondant et je me retrouve nez à nez avec un T-Rex qui me défonce. Pas besoin de combattre, les stats du dino sont si élevées que le récit m’indique d’office que la bestiole me tue instantanément. Soit, je perds une vie.

Les règles sont claires : lorsqu’on meurt, on repart au chapitre précédent et on fait un autre choix. Mais ici, revenir en arrière revient à valider d’avoir fait l’autre choix de mutation (la B, donc), ce qui est faux. D’autant que si j’avais choisi la mutation B, je n’aurais pas bénéficié d’un bonus d’endu, mais d’agilité. À ce stade, mes stats ne seraient donc pas ce qu’elles sont.

Enfin, je terminerais par ça. C’est un avis très personnel, qui n’engage évidemment que moi et mes ressentis. Je me suis sentie un peu mal à l’aise avec les nombreuses occurrences des clichés pour « ados ».
J’ai bien compris que l’objectif est de volontairement tomber dans les stéréotypes, mais j’ai trouvé ça un peu too much et pas forcément pertinent. On est à la liiiimite du Ok, boomer ! 😅
Les références tournent systématiquement autour du groupe de K-pop BTS, de Fortnite et de la dépendance au portable. Or, il n’y a pas que les ados qui écoutent de la K-pop et jouent à Fortnite. Loin de là. 🙃

Et donc, ce qui découle de cette réflexion, c’est que j’ai eu du mal à me positionner en tant que public cible. Le fait est que j’évolue dans un environnement particulièrement geek et que je connais beaucoup de gens de plus de 25-30 ans qui jouent à Fortnite (et consorts…) et qui aiment la K-pop. Et j’en fais partie. 😅

Points forts

• Approche éducative et ludique : Le livre combine habilement les éléments éducatifs sur l’évolution des espèces avec une approche ludique, rendant l’apprentissage amusant et engageant pour le lecteur.
• Immersion dans l’aventure : À travers l’incarnation de différents réceptacles au cours de l’évolution, le livre-jeu offre une expérience immersive qui permet au joueur de vivre l’histoire de manière active et variée.
• Aide et ressources supplémentaires : La présence d’une IA fournissant des informations scientifiques et d’un lexique à la fin de l’ouvrage enrichit la connaissance du joueur tout en aidant à l’immersion dans le jeu.

Points faibles

• Mode de difficultés : Les modes de difficulté variés manquent de pertinence, notamment en raison d’une faible rejouabilité.
• Confusion potentielle dans la narration et la structure : Certains aspects du game design et de la structure d’édition peuvent prêter à confusion et affecter l’expérience de jeu.

Voilà, c’était mon avis sur 2021 L’Odyssée de l’espèce. J’espère que cette chronique vous a plu et vous a donné envie de vous lancer dans l’aventure de l’Évolution vue sous un angle original.

Et enfin, pour votre santé, pensez à manger 5 livres par jour ! 😉

Ce livre-jeu m’a été envoyé par l’auteur dans le cadre d’un service de presse.

Marjo

Hello à tous ! Je suis Marjo, passionnée de livres-jeux et d’expériences immersives ! Je déchiffre les énigmes plus vite que mon ombre et je suis souvent accompagnée de mon petit acolyte de 5 ans qui se défend plutôt pas mal. La légende raconte que je ne serais jamais restée enfermée dans un escape game… Et moi j’aime bien croire ce qu’on raconte.
IRL : Je suis réviseure linguistique post-traduction anglais/français et relectrice-correctrice de tous vos ouvrages ludiques.